WILSON JEUDY


Né le 10 octobre 1963 dans une famille de six enfants, son père est un ancien militaire et sa mère, commerçante et couturière. Il a débuté sa scolarité à
« Ion », une localité de la première section de la plaine des Gonaïves.
« Tous les matins, avant d’aller à l’école, j’allais abreuver et nourrir le bétail. C’est ce qui m’a inculqué le sens de charité et du pardon », confie le maire. Wilson Jeudy est fier de se dire fils de paysans. Il estime que son sens de l’organisation et de la propreté vient de là.
Wilson Jeudy a étudié le Droit à Gonaïves et en même temps les sciences comptables. En 1991, il est nommé juge titulaire au tribunal de paix de la deuxième section des Gonaïves. Il se vante d’avoir été un juge rigoureux qui rendait ses décisions dans les délais. Il a aussi travaillé à la douane de l’aéroport Toussaint Louverture et a ensuite dirigé la douane de Saint Marc, puis celle de Miragoâne. Par la suite, il est nommé chef de cabinet du directeur de la Télévision Nationale d’Haïti.
Il ne pensait jamais devenir un jour maire . « Ce n’est qu’en discutant avec les membres de la plateforme MOCHRENA que ces derniers soulevèrent l’idée que je sois candidat à la mairie de Delmas. Je pensais que je n’avais rien à apporter à ce niveau. » A l’époque, il y avait la fusion des communes de Delmas, de Cité-Soleil et de Tabarre, avec une prévision budgétaire de 93 millions de gourdes.
Après son élection, les trois communes allaient se séparer. Wilson Jeudy hérite d’une administration communale fortement désorganisée. Certains employés se présentaient au travail à l’heure qui leur convenaient et le service n’existait pas. Le maire a dû repartir à zéro. Tous les sceaux et en-têtes des papiers de la mairie ont été changés. Il fait un recensement dans la commune et organise des concours pour recruter le personnel de son administration. Le service de génie municipal ne rapportait que soixante mille gourdes par an pour les trois communes et la Direction Générale des Impôts collectait environ dix millions de gourdes en 2007, rapporte le maire.
Pour avoir les moyens de sa politique, Wilson Jeudy invite personnellement les citoyens de la commune à payer les taxes. Ainsi, dès son premier mois, le service de génie municipal collecte trois millions de gourdes. « C’est à ce moment que j’ai réalisé le niveau de corruption dans l’administration et j’ai compris que la fonction de maire n ‘est pas du tout facile. »
La première année de son mandat, la mairie collecte plus de 200 millions de gourdes de taxes. Pour encourager les contribuables, ceux qui payent leurs impôts locatifs disposent d’un numérotage vert sur la façade externe de leurs maisons.
Avec ces moyens, Wilson Jeudy augmente le salaire des agents de la voirie de trois mille à dix mille gourdes. L’argent des contribuables a permis l’achat de camions compressifs, de loaders, d’ambulances et même des camions-incendie.







